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Répertoire

Junko Okazaki a été l’élève du pianiste Vlado Perlemuter qui eut le grand bonheur de travailler avec Maurice Ravel et Gabriel Fauré. Il n’est donc pas surprenant qu’elle accorde une large place à ces deux compositeurs dans son répertoire.


Junko montre aussi une prédilection particulière pour Frédéric Chopin, sans doute parce que son professeur et maître, Vlado Perlemuter, polonais comme lui, a été l’élève du français Alfred Cortot dont le professeur avait travaillé avec Chopin. Pour Junko cela semble être de l’ordre de la transmission en ligne directe. En outre, bien que chacun de ces trois musiciens soit très singulier, ils avaient tous en commun une certaine pudeur qui a pu parfois passer pour de la froideur mais, en réalité ne cachaient qu’une grande tendresse et la générosité d’âme qui les unit.


Junko se dit profondément émue par les œuvres de la dernière période du compositeur Gabriel Fauré, car celles-ci lui permettent d’accéder à un monde nouveau, un monde surnaturel. A ce propos, elle confie que, lors d’un récent récital Fauré où elle a joué entourée de peintures et de sculptures symbolistes, elle fut émue par la sérénité si particulière que dégageaient les œuvres  de ce grand compositeur.

Chez Frédéric Chopin, la lutte contre l’angoisse de la mort constitue selon elle le trait dominant de sa musique. On retrouve ce motif à la fin des « Ballades » ainsi que dans les « Mazurkas » et les « Nocturnes ». Son œuvre reste cependant empreinte d’une grande noblesse doublée d’un caractère épique, ainsi qu’en témoignent la « Marche funèbre » et les « Polonaises ». Chopin ne recherche jamais les effets faciles mais l'expressivité musicale. Dans un trait rapide, chaque note joue un rôle et doit chanter.

Là ne se limite pas le répertoire de Junko Okazaki qui aime aussi interprèter Bach, Beethoven, Schubert, Schumann, Liszt et Brahms.

Quant à Maurice Ravel, la pianiste apprécie qu’il ait conservé l’émerveillement de l’enfance, comme en témoignent son œuvre et sa vie. Et de citer sa passion pour les jouets, les automates, les petits animaux, les accumulations d’objets plus étranges les uns que les autres. Tel un grand enfant doué d’originalité, Ravel vit dans un monde féerique. En font foi « Ma Mère l’Oye » et « L’Enfant et les sortilèges », même s’il présente parfois un visage tout différent, comme dans « Ondine » où il exprime la séduction que la mort peut exercer. Cette dualité est très bien traduite par un tableau de Lucien Levy Dhürmer, « Le Lac et la Nuit » : le côté onirique est rendu par la gamme des bleus et des blancs, tandis que les coloris sombres de la frondaison traduisent l’angoisse et le mystère. Musique et peinture se répondent dans cette atmosphère symboliste si particulière qui apporte à l’auditeur un moment exquis de spiritualité musicale.

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